Réussir dans la vie qu’est-ce que cela signifie ?
Aujourd’hui, je souhaite partager une petite histoire motivante avec vous. Il m’arrive souvent de me poser des questions sur la suite des décisions à prendre dans ma vie. Certains mauvais souvenirs de ma jeunesse reviennent dans ces moments de doute. Pour rester concentré, j’ai l’habitude de me souvenir de cette personne qui a su rebondir contre toute attente. En persévérant dans mes projets, je m’appuie sur son parcours insolite et qui peut servir d’exemple.
L’histoire que je souhaite partager avec vous est donc celle d’un jeune homme qui a, lui aussi, réussi mais en empruntant un chemin bien différent du mien…
Voici son histoire :
a) Réussir dans la vie, ceux qui n’ont pas de billets du train descendent !
“Liberté, Égalité, Fraternité” : oui dans l’idée ; malheureusement, non dans la réalité. Les décrochages scolaires sont fréquents en France. Pour avoir redoublé deux fois, ils sont souvent la partie visible d’une suite de mécanismes que l’école, les assistants sociaux et les services de police ne peuvent pas régler. En général, c’est le fruit d’une incompréhension totale entre un cocon familial ayant son interprétation des règles et des moyens de réussir d’un côté et de l’autre, le système de l’école avec ses propres règles et ses propres codes qu’il faut très rapidement comprendre.
Nous disposons tous d’un capital social, culturel et intellectuel qui est plus ou moins éloigné du système « standard » et plus votre bagage est éloigné de la norme, plus il sera difficile de réussir, c’est-à-dire dei pouvoir poursuivre pleinement dans la vie avec toutes les cartes en main pour prendre de bonnes décisions. Cette règle-là est d’ailleurs vérifiée par les statistiques de l’Observatoire des inégalités.
Concrètement, si vos parents vous apprennent la lecture avant de rentrer à l’école vous serez avantagé. Si on ne vous apprend pas les règles, il sera alors compliqué de réussir et de comprendre les codes, d’autant plus si vous avez une culture différente.
En effet, le train de l’école n’attend pas les retardataires. Autant dire que si votre enfance est compliquée (divorces, violences, morts, culture différente de la France, racisme, mauvaises fréquentations, précarité, etc.) vous resterez bien souvent à quai. C’est alors le début des inégalités et de la reproduction sociale. Certes, il n’y a pas d’idéal mais il y a quand même un terreau plus favorable pour ceux dont les parents ont des diplômes élevés et une culture similaire à celle de l’école.
Ce jeune homme est resté à quai, comme moi. Dans la jungle urbaine, il y a alors deux chemins possibles : soit on suit les rails, soit on va dans les sentiers, quitte à s’égarer… J’ai préféré marcher près des rails jusqu’à épuisement pour récupérer la prochaine gare et tenter de comprendre le système ; lui, a préféré s’aventurer dans la jungle…
La jungle urbaine, c’est quoi ? Dans la rue, on peut trouver rapidement des moyens de passer le temps, de gagner de l’argent… Entre petite délinquance et désir de montrer aux autres que tout va bien, la rue offre de multiples et incroyables options. Puis le temps passe, le train est bien loin maintenant et la gare n’est plus sur la carte. On tente de faire des petits jobs mais c’est compliqué car il y a des codes à comprendre, des habitudes à prendre, alors on reste dans ce qu’on connaît : la petite délinquance. Puis les années passent, on enchaîne les petits boulots sans avoir de visibilité sur la suite. La précarité guette et il faut toujours de l’argent pour avancer…
b) Certaines rencontres peuvent changer votre vie…
Dans la rue, il y aura toujours des personnes avec qui on a lié des liens d’amitié peu importe d’où elles viennent et ce qu’elles font ou disent. Ces personnes deviendront « des parents », des modèles. Oui, on a tous besoin de modèles et encore plus lorsque l’on ne peut pas compter sur ses propres parents et que le système n’est plus adapté à cette errance. Cela est dur de se détacher de ces nouveaux modèles, même s’ils ne montrent pas le bon exemple. Il n’y a pas d’autres alternatives. Ils connaissent nos habitudes, nos galères ; ils deviennent notre nouvelle famille. Ils nous aident aussi à comprendre le “système” selon leur vision de la vie.
Puis les journées, les mois et les années s’enchaînent sans réelle motivation, si ce n’est que de travailler, s’amuser un peu et recommencer. Qu’est-ce que l’avenir ? Fonder une famille ? Acheter une maison ? Il faut un travail qui paie, il faut un diplôme pour se stabiliser. Préparer un diplôme, ça prend du temps et le temps, c’est de l’argent. Sans soutien financier, le temps du diplôme, les années passées sur le banc de l’école ou de la fac c’est de l’argent pour vivre qui n’est pas gagné.
Un soir, une rencontre changea la vie à jamais de cette personne. Il lavait les assiettes comme à chaque fois dans la cuisine de ce restaurant, c’est ce qu’il pouvait faire de mieux à l’époque.
Cette demoiselle passa à deux reprises dans les toilettes et le vit. Ce qui se passa, lui ne pouvait pas l’expliquer. Elle était si belle, et elle le trouvait si beau. “Comment est-ce possible avec mon look et ma charlotte sur la tête ?” se dit-il. Il fallait la revoir, il tenta alors de faire le service ; ils finir par s’échanger leur numéro puis leur histoire commença.
Une formidable histoire. Cependant, il fallait avancer pour réussir dans la vie, avancer se traduit concrètement par un travail plus stable et de l’argent. Le nerf de la guerre, l’argent.
Il changea alors d’emploi et se mit à travailler sur des chantiers dans la construction pour se rapprocher d’elle en gagnant un peu plus d’argent. Cette belle histoire dura pendant plusieurs années. Les soucis, les galères, la rue avaient disparus… “Sans diplôme et quand on est jeune, il est toujours possible de trouver un petit boulot.”, se dit-il. “Il faut juste avoir la forme. Finalement, on n’a pas besoin de savoir lire des romans de Balzac, ni savoir ce qu’est le théorème de Pythagore. Les calculs sur les chantiers sont simples et pour réparer une toiture, il suffit d’être débrouillard et bricoleur. Tout allait bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce jour où une chute d’échafaudage de 2m allait casser tout ce château de cartes construit. Le verdict de l’hôpital fut donné : impossible de travailler sur des chantiers ou même faire le service ou la cuisine dans un restaurant.
c) Voir à moyen ou long terme tout en étant réaliste
Que faire maintenant, sans diplôme et avec une jambe cassée ? C’était déjà difficile et précaire avant.
Il aimait les voitures alors pourquoi ne pas devenir chauffeur Uber, on est assis toute la journée ? Tout le monde fait Uber. Puis il découvrit qu’il était possible de faire un business dans le domaine du transport mais mieux qu’Uber.
Finalement, il reproduit le travail de son père lui-même chauffeur. Par contre, en travaillant ailleurs que dans la capitale.
Le système le rattrapa. Monter sa boite en France reste titanesque avec l’administration, l’enregistrement à la préfecture etc. Passé l’administration, il fallut convaincre les banques que son business plan était solide, puis trouver une voiture, etc.
Aujourd’hui, son business fonctionne bien mais il a compris qu’il faut voir bien plus grand et plus loin dans la vie pour tenir car les surprises sont là et guettent la moindre faiblesse. Armé de ténacité, de résilience, il a démontré qu’il était possible d’y arriver et ses ambitions sont grandes. Il voyait plus grand maintenant.
Conclusion de cette histoire : rien n’est acquis dans la vie. Pour réussir dans la vie, il faut toujours rester à l’écoute et avoir en tête un plan B ou C, c’est-à-dire des solutions de secours. Beaucoup de personnes vivent au jour le jour ou vivent en « réaction » dans leur vie et non en « pro-action », c’est-à-dire en contrôle total, par faute de moyen, de temps ou simplement de volonté de voir un peu plus loin que leur réalité. Rien n’est acquis dans la vie, quelques éléments peuvent changer la donne.
L’amour peut aussi être un beau moyen de réussir, de voir plus loin dans la vie.
L’amour peut aussi redonner du sens à ses actions, et nourrir une ambition.
J’espère que cette histoire vous a inspiré. Cette histoire, c’est celle de mon frère… Il m’a appris que dans tous les malheurs, il y a toujours du bon à prendre et que l’amour est une force créatrice et la peur un moteur.
Merci à toi David.
Le podcast sur Youtube est disponible